Offencive des policiers contre les commerces illicites aux Issers

Devant ce qui semble être une défaillance des autorités civiles vis-à-vis des violations des lois, notamment celles régissant l’activité commerciale, ce sont des policiers de la commune des Issers qui se sont mis de la partie pour assainir une situation qui commence à devenir ingérable, soulevant la colère des commerçants réguliers.
Ces derniers ont, en effet, organisé, il y a une quinzaine de jours, une journée de grève suivie d’une marche pacifique en direction du siège de l’APC pour protester contre ce qu’ils estiment une clochardisation de leur ville par l’implantation de commerces sauvages. Après ces actions, une réunion avait regroupé toutes les autorités de la ville concernées par ce problème. “La commune et la daïra avaient pris des engagements mais à ce jour aucune aide ne s’est manifestée”, nous confie une source policière. Sans attendre ces institutions, les policiers sont passé à l’action dans une opération de contrôle. A ce jour, 14 commerçants se sont vus dresser un PV qui sera transmis au procureur de la République du tribunal de Bordj- Menaïel pour d’éventuelles poursuites judiciaires. De plus, ils ont demandé à l’APC d’établir des arrêtés de fermetures immédiates pour 30 jours. Les policiers ont constaté que les mis en cause ne possédaient pas de registre ou qu’ils exerçaient une activité autre que celle mentionnée dans leur registre. L’inspection des impôts de la localité s’est engagée, de son côté, à établir des redressements fiscaux aux contrevenants. Questionné sur le marché des Issers, qui est devenu un véritable bidonville au centre de l’agglomération et un dépotoir à ordures, le commissaire de police estime que 60% des commerçants installés dans ce lieu ne sont pas en règle avec la loi. “Nous nous en occuperons en temps voulu d’autant que certains services de l’Etat, à l’exemple de l’inspection des impôts et des services du contrôle de la qualité, activent désormais à nos côtés”. A l’occasion, le premier policier de la ville des Issers se montre rassurant à l’endroit des commerçants légaux. “Nous comprenons les inquiétudes de la corporation. Nous sommes avec elle pour la sécuriser davantage. Quant aux autres commerçants nous leurs demandons de régulariser dès maintenant leur situation”, nous a déclaré le commissaire, qui précise, par ailleurs, que les occupants des trottoirs qui ont bénéficié d’autorisations délivrées par l’APC pour un mètre uniquement seront mis en demeure pour se conformer à ce qui a été convenu. Les policiers des Issers sont au moins sûrs d’une chose, la population de la ville voit d’un très bon œil cette campagne qu’elle espère voir durer permettant de redonner à la localité la vocation commerciale et conviviale qu’était sienne il y a quelques années. Une autorité locale s’est, enfin, manifestée pour s’attaquer à un fléau sans qu’il soit alarmant dans la ville de Sidi-Abderrahmane Ettaâlibi, mais dans d’autres villes de la wilaya de Boumerdès, à l’exemple de Bordj-Menaïel, la situation devient de jour en jour intolérable. La crainte de remous populaires laisse les villes à la merci des trabendistes et à la clochardisation. Bien des responsables sécuritaires locaux seraient inspirés de prendre cet exemple des Issers pour agir.
Abachi L.

Le soire d'algerie.com 21/02/2006